Gojira tête d’affiche de l’Ocean Fest à Biarritz (est-ce que ce monde est Sirius ?)


Le groupe Gojira (Ondres / New-York City) a répondu à l’invitation du reporter de la télévision et du web Hugo Clément à se produire au Ocean Fest, événement dont les bénéfices seront reversés à Sea Shepherd France et à d’autres organisations environnementales qui ne diront pas non à un petit billet pour soutenir leur travail de protection de la vie marine dans le Golfe de Gascogne et bien au-delà, sur toutes les mers du monde.

Photo souvenir de Gojira sur la plage d’Asbury Park dans le New Jersey (USA) en 2022

Il ne nous aura pas échappé que Gojira est avant tout un groupe de death metal, pas un lanceur d’alerte, mais, sans toutefois en avoir fait un saillant majeur de son existence, le groupe nous a habitué à de nombreuses revendications, appelant à la prise de conscience dont chaque individu peut être capable tout en devant assumer le mieux possible la gestion de ses propres contradictions (par exemple : défendre un projet de planète impliquant une moindre émission de CO2 malgré la contrainte de devoir assurer des tournées internationales pour combler l’attente de foules de fans, pas facile).


On avait vu Gojira interpréter Toxic Garbage Island contre l’accumulation de déchets de plastique dans les océans, Of Blood And Salt en single de soutien à Sea Shepherd, Another World en défense de tous ces animaux dont “nous nous moquons” et que “nous massacrons”, ou encore Amazonia contre la déforestation, mettant aux enchères, pour lever des fonds en faveur des tribus spoliées, la guitare gravée par Joe ou la caisse claire Tama avec laquelle Mario avait enregistré l’album Magma


Depuis l’opus From Mars to Sirius (2005) à la pochette ornée de cétacés extraterrestres et dont le morceau Flying Whales figure immanquablement dans les setlists du groupe, la baleine a pris comme des airs d’animal totem pour Gojira.

Or l’Ocean Fest se tient à Biarritz, une ville dont le blason arbore, sur fond d’azur, une barque montée par cinq hommes, dont deux s’apprêtent à harponner une baleine qui plonge dans les flots, en représentation d’une pêche longtemps synonyme de richesse, jusqu’à son abandon il y quatre ou cinq siècles, le mammifère marin, trop chassé, ayant définitivement quitté nos vagues.

On peut penser Gojira modestes et sincères porte-paroles d’un océan qu’ils ont dû bien souvent entendre depuis leur maison sous les pins envoyer du boulet, comme on dit sur la côte, c’est à dire s’agiter avec force au son inoubliable d’un grondement puissant et implorant.

Rendez-vous à Biarritz le vendredi 26 avril 2024.

Informations et billetterie :
site Ocean Fest
site L’Atabal

L’affiche complète du festival :


Important : en complément des concerts, à noter le programme des ateliers et conférences le samedi ! Besta bai borroka ere bai !

Ateliers à L’Atabal (salle d’exposition)

10h-11h : Rencontre “One Voice” : 15 minutes de présentation des orques et dauphins par Muriel Arnal suivi de 15 minutes de questions/réponses, puis la présentation de leur campagne notamment Marineland par Virgile et Jessica.

11h15-12h30 : Atelier Itsas Arima

1 – Jeu “Avez-vous un bon sens de l’observation ? Venez découvrir les espèces de notre région et vous initier à la photoID”

2 – Jeu “Comment protéger les cétacés des impacts de notre quotidien?”

Conférence de 14h à 16h30 au Connecteur

14h-14h30 : Tribune Sea Shepherd « Si l’océan meurt, nous mourrons » : Lamya Essemlali et Paul Watson

14h30-14h50 : Tribune de Camille Etienne et Anne-Sophie Roux sur le deep sea mining : “Pourquoi se mobiliser pour stopper l’exploitation minière en haut profonde?”

14h50-16h20 : Conférence animé par Hugo Clément sur le thème : « Comment protéger nos océans au niveau local, national et européen ? » avec Lamya Essemlali et Paul Watson de Sea Sheperd, Muriel Arnal de One Voice, Aurore Toulot de Itsas Arima


A noter :

Teresa Moya sera en soirée à Bayonne à la librairie Elkar pour présenter son livre “Vegan food, art & rock’n’roll – 10 ans de recettes et d’engagement” (Libertalia). Je l’avais interviewée en octobre dernier pour mon podcast :

Teresa Moya : street food vegan, art, engagement et rock’n’roll

Cet événement n’est pas connecté au Ocean Fest mais je conseille de rajouter cette étape si vous êtes dans les parages ! C’est au 9 rue des Gouverneurs, juste à-côté de la cathédrale de Bayonne.


PS 1 : J’ai assisté à une conférence d’Hugo Clément à la médiathèque de Biarritz en décembre dernier (juste avant d’aller au concert de La Jungle à L’Atabal) :


Il y avait un chien au premier rang, comme vous pouvez le voir (mais il n’a quasiment rien écouté), quelques activistes (des opposant.e.s au projet de ligne très haute tension aux environs de Capbreton dans les Landes) et un public très largement féminin, avec quand même un bon petit côté fan club.

De son approche de l’écologie, j’ai bien compris qu’elle était « non partisane » (la mienne est plus imprégnée, disons, d’idéologie), dans un but :
– d’abord, de dépassement des clivages,
– ensuite, de sensibilisation de publics a priori non convaincus par les thèses écologistes et la nécessité de modifier son mode de vie (transports, alimentation…), voire réfractaires.

Je suis bien conscient de toutes les critiques qui circulent déjà (participation au débat organisé par Valeurs Actuelles, position sur l’énergie nucléaire, etc.), merci d’éviter (trop) de remarques sur ces sujets – ça commence déjà…

PS 2 : Le titre « HUGOJIRA ! » devait au départ être celui d’un gros papier prévu pour le journal Junkpage de ce mois d’avril, avec une interview croisée Hugo Clément/Gojira – on avait carrément mis une option sur Gojira pour figurer en couverture, mais plouf, encore un projet tombé dans l’eau du Golfe de Gascogne en raison de l’emploi du temps compliqué des intéressés. Dommage. J’espère qu’on pourra un jour se caler ce gros entretien avec Gojira et faire enfin ensemble la une de Junkpage !

PS 3 : Toujours à voir, l’expo rétrospective de Dominique Duplantier (le père), à Bayonne jusqu’au 21 avril : interview et infos pratiques ici


Bonus océaniques :

Joseph Duplantier, dans les dunes au bord de l’océan Atlantique, entre Ondres et Capbreton, à Labenne, face à la chapelle Sainte-Thérèse, en fin d’année 2008 (si mes archives sont bien notées)…

Pieuvre peinte par le batteur de Gojira Mario Duplantier sur une de ses peaux de caisse claire usagées, en 2018.





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