Quand Napalm Death se produit en concert pas trop loin de mon aire de covoiturage, je fais en sorte de faire un crochet pour être au rendez-vous.
L’actu des agendas me commande de recommander à mon crew local ces deux apparitions de Napalm Death dans le SxW :
• Bordeaux (mythique salle des fêtes du Grand Parc), le jeudi 27 février 2025, organisé par l’IBoat.
• Angoulême (La Nef), le lendemain
Ça tourne en caravansérail avec Crowbar, Full Of Hell et Brat.
1 – J’explique ma fidélité à Napalm Death par le fait que je pense n’avoir vu d’eux que de bons concerts, et en tout cas des concerts intenses.
OK, on est en train de déguster des sorbets sur le quai près du fleuve et ma meuf me demande : « Mais tu les as vus combien de fois, déjà, Napalm Death ? »
Je réponds : « Ma foi, je dois aller les voir plus ou moins sur chaque tournée. Disons tous les deux ans. »
Sur mon petit carnet de notes, je fais quelques calculs, je pose 3 et je retiens 1, et je consate que rien que sur les dix dernières années, j’en suis à 6 ou 8 apparitions scéniques des napalmés :
En 2016 au Hellfest, vus entre Asphyx (et un pulao vegan, c’est-à-dire du riz basmati avec des raisins secs, de la noix de coco, des cacahuètes et de la coriandre fraîche) et Fu Manchu (et un Jack Daniel’s Lynchburg Lemonade).
En 2018 au Camji à Niort dans le cadre du festival Rise & Fall, un lundi soir (!). Reprises des Dead Kennedys et d’Anti Cimex. Super son comme dans la salle de répet, comme dans ton salon, comme à Taratata. Le chanteur Barney est venu me faire un check juste pour me congratuler sur mon T-shirt du jour eh eh (un band de vieux hardcore au milieu de tous ces T-shirts de gros metal). Et vus aussi au Hellfest la même année sauf erreur.
En 2020 avec Eye Hate God à Biarritz à L’Atabal (hyper bien).
En 2022 lors de la dernière journée du festival Primavera Sound à Barcelone, bien classés dans le palmarès (le napalmarès) avec Nick Cave & The Bad Seeds, Einstürzende Neubauten, Jawbox, Abbath et un bout de Idles. Et vus aussi au Hellfest la même année sauf erreur (oui, encore).
En 2024 à Biarritz (à L’Atabal, oui, encore) avec Master en première partie. Sur la photo ci-dessous : notre ami Paul Speckmann de Master (death metal), brutal sur scène avec son mug de tisane à 22h00 (une bonne heure pour la tisane) :

2 – J’explique en outre ma fidélité à Napalm Death par le fait qu’ils aient été un des groupes les plus marquants au moment de leur explosion en tant que pionnier du “grindcore”.
L’album Scum (1987) a été une valeur sûre de la b.o. de mes années lycée.
Une face de cet album circulait en advance dans le réseau du tape trading dès 1986. Je correspondais avec le bassiste Jim qui me l’avait envoyé copié sur une cassette, à cette époque charnière où il allait quitter Napalm Death pour rejoindre Ripcord.
Aucun membre de ce line-up ne fait encore partie du groupe.

La photo ci-dessus, c’est une tentative de tri dans mes archives pour une vague idée de réédition sous forme de fanzine (jamais achevé, jamais paru – dans le grande tradition du fanzinat, me concernant). Correspondance 87-88 avec Napalm Death (Birmingham), et aussi Morbid Angel (Charlotte N.C.), Loudblast (Lambersart), Nomed (Le Havre), Slayer Mag (Oslo), etc. Des heures de vélo (à la Stranger Things) vers le bureau de poste sur la route de la plage.

Ci-dessus, c’est la couverture de Infernal Death, un des tout premiers zines français dans lequel j’ai pu lire une interview de Napalm Death alors que Scum venait tout juste de sortir. Je suis en photo à l’intérieur de ce zine, arborant un sweat-shirt de Motörhead à la gloire du concept d’Orgasmatron (et non pas du concept d’orgasme, ça viendra plus tard dans ma bio).
3 – Confidences fooding & life style.
Fooding : Si je suis devenu végétarien dès mon adolescence, c’est assurément dû au fait d’avoir lu les paroles de groupes hardcore comme Napalm Death, en plus de divers pamphlets parus dans des fanzines, prônant le rejet total du modèle proposé par les fast foods et dénonçant les conditions d’élevage et d’abattage des animaux.

Style : Sur le deuxième album de Napalm Death, on peut voir le vocaliste d’alors Lee Dorrian en chemise à carreaux par-dessus son sweat à capuche, relax, ce qui devait constituer une influence majeure de mon look des 35 années à venir.
4 – Derniers souvenirs avant de reprendre la route
J’avais acheté un exemplaire du premier pressage anglais (réf. Mosh 08, label Earache Records). Je me souviens encore avoir halluciné quand j’ai entendu le premier morceau «Evolved As One». Your weak miiiiiiiiinds. Un morceau lourd, lent et vicieux… Pour encore plus de sensations, j’aime bien ouvrir un peu le fourreau de carton, mettre mon gros pif dedans et respirer fort. Ça sent 1988 hum c’est bon c’est bon. Voilà, From Enslavement To Obliteration – et le mot « obliteration » me faisait penser aux vieux tickets de bus pour aller du lycée à la plage.
On peut remarquer que notre ami Luc Ardilouze est remercié par le guitariste Bill Steer (futur Carcass) dans les notes de pochette intérieure (c’est l’avantage d’écouter de la musique sur des vieux LPs plutôt que sur une merde genre Spotify).
Crédit photo de couverture : Napalm Death à Biarritz en 2024, par Laurianne Conesa, photographe pour L’Atabal.




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