Gloires locales ! JC Satàn sont en une du magazine Noise (dispo ici et partout en kiosques) ce mois de septembre :
J’ai aussi eu le privilège d’interviewer nos majestés sataniques pour le numéro de septembre du journal Junkpage. Une pleine page ici :
A pécho partout en ville (Bordeaux Metropolis).
Le nouvel album de JC Satàn sort ce mois-ci en coproduction sur les labels Born Bad (Paris) et Animal Factory (Bordeaux).
Pour voir JC Satàn live, pas de « release party » à Bordeaux ou même de concert officiel – en tout cas pas à ce jour. Il y a une soirée sponsorisée par un alcool de vieux que boivent les jeunes, le jeudi 10 septembre, mais c’est une soirée privée, dans un lieu secret, sur invitation :
Bonus Malus :
OK, pour les visiteurs qui ne sont pas à Bordeaux, c’est difficile de pécho Junkpage, alors voici la retranscription de l’article (en attendant que Junkpage réactive son Tumblr ou se dote d’un site officiel) :
Deviser avec les membres de J.C. Satàn de la sortie de leur nouveau disque n’a rien d’un exorcisme. Sur leurs têtes, la langue de feu qui brûle, c’est celle de l’esprit rock bordelais.
D’ENFER
J.C. Satàn sortent un quatrième album. Un opus sans titre, à la pochette radicalement sobre. Le groupe bordelais s’y livre cru. Après un accord d’orgue introductif, un premier morceau explose, brutal, comme un rite de passage en forme d’épreuve. Après quoi, la tempête s’éloigne et le long jeu se déroule, bien plus pop rock psyché que garage hardcore. L’accent est mis sur les ballades, les arrangements, la narration. On peut y sentir l’ombre des Beatles ou d’un Gainsbourg époque londonienne. Le disque sort à la fin du mois sur Born Bad, maison de disque parisienne synonyme de passion et d’excellence rock.
Comment vous êtes-vous retrouvés sur le label Born Bad pour votre nouveau disque ?
Dorian (claviers) : Ah, c’est une longue histoire !
Romain (batterie) : On était en train de dealer avec un gros label, une grosse boîte qui tourne avec 80 salariés. Un deal qui aurait pu nous permettre d’être mieux distribués à l’étranger, ce genre de truc… Disons d’avoir plus de moyens de manière générale…
Paula (chant): Ils nous ont dit oui pendant six mois, et au moment de signer, ils ont disparu !
Dorian : Plus de nouvelles.
Romain : On était un peu vénères de se retrouver comme des cons, sans réponse. Mais bon, c’est un peu la façon de faire de bien des grosses boîtes de disques qui te font mariner. Et pendant que tu perds du temps, ils gardent des groupes au chaud pour voir ce qui peut les intéresser à la fin. On s’est retournés vers Born Bad, ce qui était le choix le plus logique.
Paula : Cela faisait un bon moment que ma préférence allait vers Born Bad. Depuis le temps qu’ils voulaient nous sortir ! Et la sortie se fait en coproduction avec Animal Factory, qui est en quelque sorte le label de notre « business manager » à Bordeaux.
Romain : Animal Factory, c’est l’écran entre nous et le monde réel.
Curieusement, cet album n’a pas de titre ?
Paula : Au départ, on voulait même qu’il n’y ait rien d’autre que notre symbole !
Romain : Avant même que l’album ne soit enregistré, on avait cette idée-là.
Paula : On ne voulait même pas qu’il y ait le nom J.C. Satàn. Que le symbole ! Mais bon…
Romain : Le distributeur a insisté pour que le nom J.C. Satàn apparaisse sur la pochette, sinon le public allait être perdu. On a été obligé de lâcher un peu de lest, et finalement le nom apparaîtra… au verso, avec les titres des chansons.
Votre symbole, c’est ce logo avec trois triangles contenant des croix renversées ?
Paula : C’est un dessin qui existe depuis notre toute première tournée, je l’avais fait pour une affiche. Pour la dernière tournée, celle avec Ty Segall, ces trois triangles étaient devenus des parts de pizza.
Vous avez toujours signé vous-mêmes tous vos visuels ?
Dorian: Quasiment.
Paula : On a parfois fait appel à d’autres personnes, comme pour la pochette de l’album Faraway Land, par exemple, qui est une peinture d’Elisa Mistrot (NDLR – artiste résidente de la Fabrique Pola, à Bègles). Mais en général c’est plutôt moi qui décide. J’aime bien faire ça.
As-tu aussi été la directrice artistique de votre dernière session de photo ? Qu’avez-vous fait à vos visages ? On a l’impression que vous vous êtes fait tirer dessus à bout pourtant avec du gros calibre ou au lance-flammes ?
Paula : C’est une idée du photographe Toums !
Dorian : A la base, il voulait juste faire des photos, à l’essai, en travaillant son concept de retouche des négatifs.
Romain : Des retouches à l’acide ! On a trouvé le résultat assez coolos, et on a voulu l’utiliser.
Dorian : On va retrouver ces photos sur notre album, dans le livret.
Dans la foulée de la sortie de ce nouvel album, vous allez tourner en Angleterre. Cela veut dire que vous jouez à l’échelle européenne, d’entrée de jeu ?
Romain : Internationale, oui ! Sérieusement, on a toujours joué à l’étranger. Pas dans des conditions folles, mais depuis le début.
Dorian : Même aux Etats-Unis, la tournée qu’on a faite s’est bien passée.
Romain : La toute première tournée de J.C. Satàn, ça a été à travers l’Europe. C’était déjà pas mal pour un groupe qui n’avait rien branlé auparavant.
Un de vos nouveaux titres s’intitule « Don’t Work Hard » – ne pas travailler dur, ce serait donc ça la clé de votre succès ?
Paula : Si tu fais de la musique, on va vouloir t’utiliser pendant un an, quand tu vas être à la mode, et après on va te jeter à la poubelle… Alors fais ton truc, mais sans le prendre trop à coeur. Les lumières du succès, elles ne restent que quelques minutes sur toi. « Don’t work hard » ça veut dire « vas-y tranquille » !
Romain : Ce qui nous ressemble quand même pas mal.
C’est toujours votre nom qui revient quand il s’agit de dire, au niveau national, qui seraient les ambassadeurs actuels du rock bordelais ?
Romain : Bordeaux est vraiment mal en point, alors…
Paula : Il y a les Magnetix, quand même ! Ils ont fait une pause et ils vont ressortir, là !
Romain : Bordeaux est de moins en moins une ville rock, et de plus en plus une ville touristique.
Paula : Quand je regarde les tournées des groupes que j’aime bien, des groupes américains par exemple, il n’y a presque plus personne qui passe par Bordeaux. Avant, Bordeaux, c’était l’étape obligée, maintenant c’est Saint-Sébastien ou Toulouse !
Dorian : Il y a un problème de manque de lieux adaptés pour jouer, avec le bon esprit.
Est-ce qu’il vous arrive de rencontrer des groupes, en France, qui vous disent « on vous doit tout », « on s’est formés après vous avoir vus en concert », etc. ?
Dorian : Non, non ! Pas du tout.
Paula : On a quand même trouvé un groupe américain, très très jeune, qui fait des reprises de J.C. Satàn !
Romain : Ils s’appellent Art Kills.
Les jeunes aiment imiter les membres des groupes dont ils écoutent la musique, avez-vous déjà pensé que votre façon de vous looker, de vous habiller, voire de vous tatouer, pouvait être reprise par certains de vos fans ?
Dorian : Non non.
Paula : Zéro.
Romain : On n’a pas encore une influence pareille ! C’est dommage, d’ailleurs.
Album J.C. Satàn (Born Bad/Animal Factory), sortie le 21 septembre.