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Be Quiet Redux

Be Quiet est un des groupes qui font parler d’eux à Bordeaux City ces temps-ci.

Ils ont une release party de programmée ce samedi 7 novembre à Bordeaux (Heretic Club). Infos pratiques et news ici sur BDXC.

J’ai été amené à les solliciter pour un ou deux papiers dans la presse locale.

Be Quiet sont : Pierre à la basse, Quentin à la batterie, Matei aux synthés, Ben au chant et Lou à la guitare. C’est ce dernier qui répond à la plupart des questions.

Voici le bloc-note de ces échanges, à lire au bistrot sur la table juste à-côté du baby.

Be Quiet 2 - Photo Eliott Fournié

Votre patronyme est-il l’héritage d’un traumatisme datant de votre prime jeunesse agitée ? Un éternel rappel à l’ordre ? Peut-être étiez-vous trop agités à l’école ? À la maison ? Pendant vos leçons de musique ?
Non, du tout. Be Quiet, c’est à l’origine le nom d’une marque de ventilateurs pour ordinateurs. Nous sommes tous de gros geeks dans ce groupe, d’une manière différente suivant chacun d’entre nous. Souvent, les noms de groupes émanent de réflexions très philosophiques à propos de valeurs, d’intérêts ou de caractéristiques que les membres ont en commun, nia nia Nous, c’est l’informatique.

 

Si l’on regarde du côté de votre discothèque (ou de vos mp3), que va-t-on trouver en majorité ? De l’authentique pop synthétique 80’s ? Du shoegaze 90’s ? Ou bien une majorité de trucs actuels ?
Pour répondre de manière originale, tu vas trouver de tout. On partage beaucoup de références, de groupes qui nous ont notamment permis de nous accorder musicalement et de former Be Quiet. My Bloody Valentine, Massive Attack, Boards of Canada pour les grandes lignes. Pas mal de trucs assez actuels aussi. Il y a plein de choses bien qui se font aujourd’hui : Radiohead ou Aphex Twin sont deux groupes qui montent là, je les sens bien…

La mention de l’Angleterre, de l’ « héritage anglais »  revient souvent à votre sujet. Êtes-vous d’accord avec cette référence récurrente ?
Nous approuvons totalement. Tout ce que nous aimons, tout ce que nous écoutons provient de la culture anglo-saxonne. C’est pour ça que nous chantons en anglais aussi. Nous avons toujours écouté des textes en anglais, c’est donc un procédé naturel et évident pour nous. Il y a quelque chose d’irrésistiblement fort et envoutant. J’ai du mal à dire quoi exactement. Je suppose que nous sommes plus sensibles et plus réceptifs aux idées, aux couleurs d’Outre-Manche.

Au sujet de votre mini album : de quelles conditions d’enregistrement avez-vous bénéficié ? Un studio pro ou bien à la maison avec des câbles partout sur le sol du salon ?
On a enregistré Balek dans un studio pas très loin de Bordeaux. L’ingénieur s’appelle Benjamin Mandeau, c’est un ami avec qui nous sommes extrêmement contents d’avoir pu collaborer. Il est exigeant et plutôt pointilleux. On était un peu flippés au début et puis finalement cela nous a permis de développer une méthode de travail très rigoureuse et surtout très efficace. On a appris à enregistrer vite, à prendre les bonnes décisions, mais sans pour autant bâcler notre boulot.

 

Et vous avez fait une chanson à la gloire du mimosa ? Vraiment ?
Tu as vu le film Only Lovers Left Alive? À un moment, le faux Edward Cullen aux cheveux longs qui joue de la guitare cherche une balle de revolver faite en «melanoxylon» pour pouvoir se suicider et laisser enfin reposer son âme en peine, le pauvre. Le bois de mimosa serait le seul matériau pouvant mettre fin à l’existence d’un vampire… à confirmer. Il y a un an et demi j’aurais trouvé ça vraiment profond, intéressant et surtout super cool. Cette fois, j’ai vraiment beaucoup ri. Je m’y suis vu et vraiment identifié. Ce film est hyper drôle ! En plus, je suis allergique au mimosa.

Question vocabulaire : un volontaire pour expliquer le sens du titre «Balek» ?
On s’est rendus compte de pas mal de choses durant le processus de création de ce mini album. On a sûrement changé, on s’est rendus compte qu’il était difficile de s’imposer une esthétique, de vouloir être noir ou blanc à tout prix. C’était un peu notre crise d’ado : s’identifier à un style, appartenir à un quelconque mouvement connecté par un certain état d’esprit. Même si tout cela nous ressemblait il y a quelque temps, même si c’est toujours en nous, on a décidé de s’en libérer pour pouvoir nous permettre d’autres choses que l’on s’interdisait à tort. Finalement, c’est bête d’imposer des limites à son terrain de jeu. C’est aussi un frein indéniable à la créativité. Tout ça pour dire que nous avons, je pense, un fond assez drôle, et même plutôt cynique. L’auto-dérision et les blagues débiles, mauvaises ou noires sont nos passe-temps favoris. Le sens littéral de cet album, on s’en balek, donc.

Deux mots sur le collectif HOTU qui a réalisé votre clip ? Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Pourquoi eux ?
HOTU, ce sont des génies. C’est un collectif de tarés bordelais qui défoncent tout et qu’on a connus grâce à certaines de leurs vidéos qui tournent sur le net, genre « 87 Bounces » pour citer une des plus connues. On les a contactés et on a discuté pas mal de ce qu’on pourrait faire ensemble. ils nous ont proposé quelque chose qu’on a adoré et qui collait parfaitement avec l’esthétique musicale du groupe. Ce sont des mecs très doués et vraiment cools. On a hâte de pouvoir renouveler l’expérience.

Est-ce que vous vous sentez-vous suffisamment aidés par les forces vives locales : salles de concerts, clubs, tourneurs, etc. ?
Bien sûr, nous provenons en l’occurence de la Pépinière de Krakatoa, qui nous a considérablement aidé à nous développer depuis nos débuts, et par conséquent à trouver une place au sein de la scène bordelaise. Je pense aussi à plein d’autres associations pour qui et surtout grâce à qui nous avons pu jouer un peu partout dans Bordeaux. C’est cool de voir autant d’engouement de la part des organisateurs. Un groupe tout jeune mais motivé peut être très vite programmé dans les salles bordelaises !

Mais dans votre stratégie de développement, vos objectifs sont clairement situés hors de Bordeaux, n’est-ce pas ?
Oui, évidement, le but est de sortir de chez nous. C’est le plus compliqué mais nous voulons grandir, et le seul moyen c’est de bouger, de jouer devant une autre audience que la nôtre.

Vos objectifs principaux ?
Cestas et Lormont.

Voilà. De toute façon, une photo de presse où l’on vous voit en train de jouer au baby-foot : ça ne fait pas un peu branleur, comme image, franchement ?
Tu as sûrement raison, oui. Mais balek

Babyfoot-MARGERIN

Crédit photos : Eliott Fournié