Le guide Gwardeath du Garorock 2019

Le festival Garorock a annoncé sa prog (presque) complète. A voir en ligne ici : garorock.com/programmation

Le public du Garorock, c’est 55 % de filles. Moi qui fréquente le Hellfest avec assiduité, je peux te dire que ce genre de statistique me laisse carrément songeur.

Chaque année, avant tout, je suis ravi de checker les meufs/mecs qui y bossent, à commencer par la galerie de fidèles techniciennes et techniciennes, les gonzes avec le talkie greffé au plastron comme une grosse médaille de général, les courageux qui montent les structures sous le cagnard sans broncher et qui te démontent tout ça sans stress en un temps record si une météo hostile se met à menacer la sécurité de tous. Vous savez qui vous êtes.

Dans un deuxième temps, j’en profite pour voir en concert des artistes que je n’ai le reste de l’année que peu de chances de voir dans les clubs où je traîne mes guêtres habituellement.

Je passe surtout pas mal de temps à boire des coups avec quelques potes et partenaires. L’an dernier, c’était mortel, c’est en discutant comme ça que j’avais été invité au concert d’Iron Maiden à Madrid, trop bon. J’avais aussi pas mal parlé de Venom ou de Metallica avec des gonzes genre nominés aux Victoires de la Musique, chelou, et j’avais fini à poil dans la piscine (NB : j’espère que je serai encore invité cette année). Mon interview d’Eddy De Pretto m’avait valu quelques MP, car la photo en été publiée dans Air, le magazine des restaurants McDonald’s. Au moins je sais qui parmi mes contacts fréquente McDonald’s. Bravo les altermondialistes.

A propos de bizness de burgers, je partage l’info avec plaisir : il y aura un grand choix de burgers végétariens et végétaliens sur le site, « aux prix les plus bas possible », m’a certifié le boss, et cuisinés avec des produits récoltés à 15 km max à la ronde.

Je vais pouvoir arrêter de râler comme la fois où j’étais un peu remonté contre le catering. Faut dire que c’était franchement devenu nawak les menus végétariens :

OK, fini de déconner, voici ma playlist :

MON TOP 10 – ARTISTES GAROROCK 2019

Charlotte De Witte
Icône de la techno belge section dark. Elle a vraiment la classe.

Ben Harper
T’avais vu comment l’hiver dernier, Ben Harper avait raconté à la presse française à quel point il aimerait retrouver le vendeur de falafel qui avait contribué à changer le cours de sa vie lors de son tout premier festival en France, aux Transmusicales ? Voilà un conseil d’ami à tous les fans hardcore, si vous voulez tomber sur Ben au cours du Garorock : allez fureter du côté des food trucks.

Kap Bambino
Le retour de Caroline et Orion aux affaires électroniques. J’ai le souvenir de lives vraiment dingo, avec Caroline hors de contrôle et Orion flegmatique, un peu comme dans un vieux clip des Rita Mitsouko. Et toujours un très beau lettrage signé Cool Jo.

Kompromat
C’est un nouveau truc, mais le projet est tellement rétro qu’on aurait envie de ne l’écouter qu’en cassette audio, au volant sur l’autobahn, sur un autoradio un peu rincé, en rembobinant la bande avec un stylo Bic après chaque face. En fait c’estV italic et Rebeka Warrior qui ont conceptualisé une sorte d’exercice de style, un hommage aux pionniers de la techno berlinoise. Punk, rock, synthétique, sombre, profond et convoquant les ombres d’Einstürzende Neubauten et de Crash Course In Science. Du dance floor glaçant pour danses robotiques et mélancolie chimique. C’est du passé les fameuses Tomates de Marmande : le futur, c’est les Kompromat.

Alpha Wann
“Du rap pour les amateurs de rap et les connaisseurs de rap”, pour citer Binge Audio, une de mes chaînes de podcast de référence.

Dima
Voici le « dossier de presse » que j’ai reçu :

Ça va : concis, direct et minimaliste. Il faut savoir qu’avant d’exploser à l’orée des années 2000, Vitalic avait déjà eu une vie de producteur bien remplie, et que c’est sous le pseudo de Dima que s’était passée cette activité. Le nom de Dima ressort aujourd’hui, sur le propre label du producteur, Citizen Records. Un projet techno sombre et cérébral au son puissant et aux textures épaisses, taillé pour les dancefloors, voire les hangars de rave. Comme l’indique l’un des titres du EP de Dima : “on se croirait revenu en 1998 ! ».

Ic3peak
Le nom est chelou ? Relax, c’est du Russe ! Nastya Kreslina et Nick Kostylev viennent de Moscou et se définissent comme deux terroristes audiovisuels (ça doit être pratique pour passer la douane à l’aéroport). Vocaux glaçants. Beats implacables.

Vladimir Cauchemar
Aux premières sonorités de flûte à bec, le concept nous monte au cerveau, et on hallucine : Vladimir Cauchemar, vite fait, c’est un détournement du nom Vladimir Cosma, OK. Un talent non identifié, pour les fans des musiques des films La Chèvre, La Boum ou Rabbi Jacob, produit par Ed Banger (c’est pas de la flûte).

De La Soul
La tournée qui les voit s’associer ce printemps au Wu-Tang Clan et à Public Enemy porte carrément le nom de “Gods Of Rap”, mon pote. Un pan majeur de l’histoire du H.I.P. H.O.P. à eux tout seuls. Session de rattrapage pour moi : j’étais allé les voir à Darwin au festival Climax il y a trois ans mais j’étais mal placé, juste derrière un arbre. Le seul arbre de la cour de tout Darwin, pas de bol.

Interpol
Ça va me rappeler leurs premiers concerts j’espère, à Bordeaux, quand ils pompaient carrément The Smiths et Joy Division et que ça finissait à L’Usine à brancher les meufs (eux, pas moi, t’es ouf). Faut pas vivre dans le passé : nouvel album sur Matador.