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Afro jojos

Je suis allé voir Vintage Crop (Australie, hyper bien) en concert sur le parking de la cave à bières L’Ile du Malt, à Hossegor, gratos et bien placé dans le planning grâce aux bons coups de fils de l’asso Garage Poney-Club. Quelle cool surprise en première partie : le trio Epiq (Angoulême).

J’étais toujours passé à-côté d’Epiq, alors que le projet existe depuis au moins 2016 (si j’en crois la date de sortie du premier disque, que j’ai acheté à la fin du show), et que l’on peut reconnaître dans leurs rangs Laurent Paradot à la basse (Gatechien, Balboa To Bilbao, etc.) et Mat Gaz à la batterie (Mars Red Sky, etc.).

Le troisième instrumentiste, c’est moins courant, joue de différentes percussions africaines, et principalement du balafon, ce gros xylophone au registre chelou. Je me souviens avoir écouté un jour la cassette d’un groupe sud-américain carrément metal underground radical accompagné d’une marimba (c’était dans la caisse de Ben qui programme à l’Iboat maintenant, mais impossible bien sûr de me souvenir du blase de ce band). Mais ce soir dans les Landes, c’était bien l’hallu. Quand un sorcier vaudou t’a peint le visage, comme le chantait si bien la regrettée Rose Laurens, son gri-gri te suit au son des tam-tams.



« Frappez les balafons », ordonne l’hymne national du Sénégal ! Ils ne se font pas prier, nos Sénégaulois : ils tapent sur des bambous façon Philippe Le Evil, avec l’énergie d’un groupe de black death polonais ! Paie ton mic mac. Onomatopées éco-responsables (« Pas prendre l’avion pas prendre pas prendre l’avion » – voir note 1 ci-dessous), barrissements de wah wah, boudin de métal râpé en copeaux, chanson rituelle pour honorer la vieille du village à qui il manque une case et samba noire : les mecs sont presque dingues, les mecs sont presque mandingues. Avec cette section rythmique et leur rasta intercontinental aux baguettes, c’est Chicago en Guinée. Les détracteurs n’ont pas fini de hurler à l’appropriation culturelle !

Allez, l’an prochain Epiq au Hellfest, ça ferait plaize. Chemise à palmiers is the new T-shirt noir. Quelle Epoq !

Note 1 : Les musiciens du groupe m’apprennent que la phrase vocale que j’ai cru attraper au vol dit en fait ceci : « Pas bravo la viande ». Ce qui, niveau éco-responsabilité, est kif-kif bourricot, admettons-le.

Texte et photo : Guillaume Gwardeath a.k.a. L’Apôtre de Bamako