Le patron du Wharf doit être un peu maso. La dernière fois que j’y avais vu Vegan Piranha en concert, j’avais halluciné : les kids du public avaient pogoté entre les caisses de bière, slammé depuis les tabourets de bar, certains avaient surfé sur des palettes, d’autres avaient chevauché des tonneaux… Les plus énervés avaient détruit à coups de pied quelques lattes de la belle terrasse en bois. Dans n’importe quel autre rade, je suppose que le taulier aurait coupé le jus et sorti la barre à mine. Là, non. Le boss paraissait heureux de voir cette belle jeunesse dépenser ici son énergie plutôt que dans les vagues des Estagnots…

Ce samedi, le patron du surf & coffee shop fêtait carrément ses 40 piges, alors ça a encore été la bonne ambiance de circonstance devant les gros tuyaux de la raffinerie de l’Atlantic Parc.
En premières parties, deux groupes bien à fond, en importation directe des terres d’origine du proprio (Argelès-Gazost et Tarbes) : Arapaho (punk rock comme une collision entre Agnostic Front et The Offspring sur la route du Parc Animalier des Pyrénées) et Ex-Fantôme (post hardcore genre émo américain indie de la fin des 90’s et du début des 00’s, c’est-à-dire l’époque où ils devaient être jeunes).
Au menu pour la pause dîner : un barbecue de barbaque fumée allumé directement avec les pages du rapport du Giec (plus “piranha” que “vegan”, donc). J’espère qu’ils sont potes, car en alternative écoresponsable je suis allé commander un très bon burger vegan chez Le Corto voisin, avenue de la Grande Plage.

Vegan Piranha ont joué entre les tireuses et les frigos, et ça a encore été la grosse montée d’adrénaline généralisée, avec une jeunesse en perdition qui a décidément encore fait plus ou moins n’imp. Dès le premier morceau, on a pu compter plus de mecs torse poil qu’à l’Euphoria Spa. Pour le reste : danses brutales, glissades, verre brisé, poings levés et tapage nocturne. Le groupe a pu jouer ses plus grands standards de rock’n’roll surf punk hardcore (discographie disponible en double cassette sur Dispear Records et mon label Metro Beach), y compris son nouveau morceau “Destroy The Wharf”, un bel hommage qui s’imposait.
Le feu d’artifice final a été un vrai, long, tardif et sans doute coûteux feu d’artifice tiré depuis le parking. On souhaite nous aussi un joyeux anniversaire et une bonne quarantaine au “King Serge” (bravo à lui, quelles gaufres, ce serait tellement plus cool s’il y avait des soirées pareilles dans tous les surf & coffee shops de la côte) et on se demande franchement ce que branlait ce soir-là la brigade de gendarmerie de Seignosse.
Texte et tof : Guillaume Gwardeath