C’était le deuxième rendez-vous de l’été le plus recommandé après Gojira dans les embrasures de la Conciergerie : le Black Bass Festival dans les marais en aval de Blaye (Braud-et-Saint-Louis, Gironde, Domaine de La Paillerie, du 22 au 24 août 2024).
Bonus, cette année : c’était une « édition anniversaire » (10 ans, eh oui, on ne les a pas vu passer dis donc)… Pour cette affiche spéciale, le BBF avait rappelé une sélection de groupes marquants des neuf premières éditions.

Thibault Grenier, chargé de programmation et de communication du festival (que j’avais contacté à l’occasion d’un article paru dans le numéro d’été du journal Junkpage) m’avait confié :
“On n’avait jusqu’ici jamais programmé deux fois le même groupe, un peu par challenge… Chaque fois qu’on nous demandait quand reviendrait tel ou tel groupe, on bottait toujours en touche en disant “on verra pour la dixième”, ne pensant jamais franchir ce cap…”
Mission accomplie : “Nous avons réussi à avoir des artistes de toutes les éditions passées, sans aucun refus”… en dépit du fait que « tous les groupes coûtent plus cher que lors de leur premier passage, car ils ont fait beaucoup de chemin depuis (la plus grosse culbute étant un cachet multiplié par… douze !) »
Nouveautés à noter pour cette ultime édition : trois jours au lieu de deux, une jauge augmentée (de 2000 à 2500 personnes par jour, au pifomètre, armée de bénévoles compris) et deux grandes scènes en vis-à-vis.
Pour le reste, comme toujours : une bonne ambiance, de l’ombre sous les arbres, des food trucks, des serveureuses sympa au bar, un stand de merch officiel dévalisé, le concours de air guitar (avec carrément du air saxophone et de la air cornemuse pour renouveller un peu les défis), un animateur qui annonce les groupes sur scène, à l’ancienne, et un stand de prévention des risques renversant !

Et aussi : des toilettes hyper bien gérées par une équipe fun et hyper soucieuse de l’accès prioritaire des meufs aux WC assis (contrôle efficace par un système de barre limbo !). Y’en a marre des fests aux effluves de pipi et ces mecs qui rendent tout l’environnement malodorant en confondant leur zizi avec un tuyau d’arrosage tout pourri. Si vous voulez pisser partout, c’est bon, y’a les férias pour ça (vous pourrez même vous y pisser dessus).
A part ça, autres faits notables :
Jeudi :
Absent, déso, j’avais du taf et je me préparais psychologiquement à traverser la rocade bordelaise un week-end de retours de vacances d’été.
Vendredi :

Remarquable son et lumière de Year Of No Light (un vaisseau spatial au décollage). Avec Xabi du groupe Mortuaire en intérim à la guitare – à la fin du concert, le guitariste Jérôme a fait une émouvante déclaration en soutien à leur guitariste titulaire Shiran actuellement mobilisé pour combattre un cancer. Big up, bro, reviens vite jouer des riffs au relenti avec ton plus beau bandana noué autour de la tête !
Sorbet au citron pendant le jam rock de Slift. Artisanal et rafraîchissant.
La citation du soir : « Quand on n’a pas d’autre choix que de planter sa tente au camping du festival, un seul mot vient à l’esprit. Et ce mot là est : extermination. » Emil Cioran (je cite de mémoire).
Samedi :

Mon concert préféré : It It Anita (Belgique Libre) – « au dessus du lot », comme l’a dit Fabrice, un ami négociant en bois et vins, analysant.
Autres Belges : The Guru Guru, avec un chanteur en pyjama qui coupe des citrons.
Rock à guitares (mais pas les leurs, qui étaient restées coincées en transit dans un aéroport quelque part en Europe) : 1000 Mods (Grèce), que l’on a pu voir une fois, comme l’auraient dit It It Anita. Or, si on peut voir 1000 Mods une fois, on ne peut pas voir 1000 fois It It Anita… Non, on peut voir 1000 fois 1 Mod, mais.. Non, ce n’est pas ça. On ne peut pas voir mille fois 1000 Mods mais on peut pas… Ah purée, c’est comment déjà ?
Très bien : Johnny Mafia, de Sens (Yonne) – “très bons morceaux mais leur son est un peu trop plein de reverb” m’a dit Fabrice, mon ami négociant en bois et vins, explicitant. Au moment où ils ont quitté la scène, l’animateur du festival est revenu sur le plateau au micro pour leur faire remarquer qu’ils sont originaires de la même ville que Guy Roux et Emile Louis, ce qui a constitué une intervention pour le moins surprenante.
Mars Red Sky : un T-shirt série limitée (avec un dessin de poisson) édité spécialement pour le merch du festival, Helen Ferguson en invitée vocaliste (elle chante avec le guitariste du groupe dans Queen Of The Meadow) et un final sur “Strong Reflections”, avec une grosse brochette d’invités qui attendaient planqués en fond de scène à la Spinal Tap (mais tout s’est bien passé) : Eva du BBF et de Gliitch, Thibaut du BBF, le guitariste chanteur de Johnny Mafia, la meuf du label, le mec de la boîte de tournée, etc. Si vous les avez loupés sur cette date, pas de souci : ils sont en tournée pendant tout le mois de septembre. Vous pourrez donc les voir par exemple le vendredi 6 septembre à Sioux Fall à la brasserie Remedy ou le lundi 16 septembre à Sacramento au Café Colonial.
C’était donc la fin d’un festival, “la fierté du Nord Gironde pendant 10 ans”, comme l’a dit un mec du camping (bon, j’ai aussi entendu un autre gars dire “je suis plus Sun Ska que Black Bass, en fin de compte”).
Le BBF a toujours été une très bonne façon de terminer l’été on the road. Nous allons le regretter. J’ai entendu parler d’un projet de festival un peu sauvage dans les marais éclairé avec les phares des bagnoles mais attendons la confirmation.
See you Braud !





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