Vendredi 22 mars 2013, ce fut la soirée anniversaire du label Vicious Circle, à la salle Krakatoa de Mérignac, dans l’agglomération bordelaise. Un label avec qui j’ai pas mal bossé par le passé (j’ai été le manager et/ou le tourneur de groupes en signature chez Vicious Circle), et qui est synonyme chez moi de bons souvenirs.
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Ci-dessous le petit papier que j’ai fait pour Clubs&Concerts :
Et un portrait du boss du label, Philippe Couderc, que j’ai fait pour le mensuel Spirit (rebaptisé « ! » entre temps) :
20 ans du label Vicous Circle
QUADRATURE DU CERCLE
Le quadra du cercle, c’est Philippe Couderc, 45 ans exactement. Il y a vingt ans, il démarrait son label de musique, comme d’autres démarrent leur groupe de rock : dans un garage. Un téléphone, une boîte débordant de timbres, un Macintosh Classic, un bureau en désordre plus ou moins organisé, dans quelques mètres carrés à Cenon, en haut de la côte de l’Empereur.
La première réalisation, modeste, a été un CD du groupe local Straw Dogs, financé par un Défi Jeune, en avril 1993.
C’était le temps des concerts au Jimmy, et de l’info véhiculée par les radios associatives et les fanzines : « je publiais déjà Abus Dangereux, mon propre fanzine. J’ai eu envie d’essayer de monter un label pour faire autre chose que de la critique, pour passer en quelque sorte de l’autre côté de la barrière. »
Un regard sur les archives dans les étagères, et c’est tout un pan de la scène bordelaise qui semble documenté. Aussitôt après les Straw Dogs, il y eut Mush, Belly Button, Dèche Dans Face, les Sleeppers, Basement… Toute une scène post-grunge, à laquelle succéda l’éclectisme des années 2000, de Calc aux Improvisators Dub, de Tender Forever à Cordebrève.
Vicious Circle est devenu une véritable société et s’est mis à signer des groupes dans la France entière, puis aux USA et en Europe, réalisant de jolis coups, comme l’accompagnement fidèle de l’artiste américaine Shannon Wright.
Vingt ans après, le vieux Mac est toujours là, hors service mais faisant office de totem bienveillant, et le désordre règne encore sur le bureau de Philippe… Celui-ci est dorénavant installé Place de la Victoire, dans un immeuble partagé avec les labels Platinum et Talitres. Une logique de cluster née spontanément. C’est que le contexte a bien changé depuis les années 90. Internet est passé par là, et la crise de la musique enregistrée n’a pas épargné les petites maisons des disques. Pour conserver la voilure, il a fallu multiplier les compétences et apprendre à travailler en réseaux. « J’ai du me résoudre à faire cohabiter la gestion et la passion, se dit Philippe à l’heure du bilan d’étape, mais dans le métier, ce qui nous fait rêver, c’est toujours la même chose : pouvoir sortir des albums. ».
Photo du haut : Francis Vidal (Allez Les Filles) et Philippe Couderc (Abus Dangereux/Vicious Circle) devant l’entrée du club Le Jimmy, en 1992. Extrait du livre « Scènes de rock en France » (François Poulain/Max Well).
NB : article posté originellement sur mon ancien blog Tumblr