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Vvvvrustration

Bordeaux ville rock, bla bla bla, mais si je devais faire une liste des projets artistiques qui montent (et que je trouve bonnards, perso), j’irais sans problème picorer du côté de tous ces binômes (voire simplement ces bonhommes) qui se classent plutôt sous les hashtags #synthpunk #synthpostpunk #synthmusic #darkwave #synthwave …

Je pense à ces formations dont j’ai déjà pas mal parlé ici ou , comme Volcan ou hørd, ou encore à des futurs projets dont j’ai pu écouter les bandes en avant-première, et qui m’ont bien fait frissonner, comme Fléau (prochainement disponible dans tous les donjons).

Et VvvV (que j’avais déjà interviewé pour Noisey), donc, objet de cette courte note de blog.

C’est ce que je disais au Général Dima, âme damnée de l’excellent groupe bordelais Aêroflôt, eux-mêmes en plein remaniement ministériel synthétique :

– Toute cette scène est très excitante et très cohérente. C’est le nouvel espoir de cette ville. Je pense qu’il y a un truc à faire : développer ce mouvement, monter des soirées, sortir des disques et appeler cette mouvance le « deathfloor ».

Ce à quoi le Général Dima a rétorqué :

– Mais tu te fous de ma gueule ? C’est moi qui ai trouvé ce nom et qui t’en ai parlé HIER dans mon mail ? Tu n’as pas intérêt à me le piquer.

Ce à quoi j’ai répondu, conciliant, « ah ouais merde désolé t’as raison ». Puis j’ai fait semblant d’aller me rechercher une bière au bar, alors que, pianotant discrètement sur les touches de mon iPhone, je déposai la marque « deathfloor » auprès de l’INPI.

Nous étions donc au Bootleg, le vendredi 6 février 2015, où VvvV jouait en première partie de Frustration. C’est eux, là, VvvV :

VVVVauBootleg

Verdict : je confirme, duo à suivre. Je les avais juste vus une fois, en première partie de Kas Product à l’I.Boat, et ils ont pris plus d’assurance et de « carre » depuis.

NB : la « carre », comme on dit dans le sud ouest, c’est l’aptitude d’Alain Juppé à endosser le costume de huitième président de la cinquième République (je ne fais de politique : j’explique, juste).

C’était un super show, tout en contrôle et en contrôleurs, que j’ai apprécié au plus haut point, judicieusement placé au croisement des bissectrices d’un triangle médian dont chaque sommet était défini par le pompon du bonnet d’une ex à moi devenue lesbienne au cours de la période 2008-2012 (et fan de Frustration, aussi, probablement). Sacrée coïncidence, tout de même, le coup des pompons sur les bonnets.

SUICIDEFRANCAIS

Peu importe, ma concentration n’existait que pour VvvV, la voix du mage (au Moog) passée au vocoder et les petits sauts excités de Bardou Jaquet (au Korg), comme s’il avait été en train de jouer au badminton : ce n’était pas Alan Vega dis donc, c’était Axel Vega !

 

Et comme la pigne est à la pointe de la culture hipster, je me suis rendu dans les Landes, à Angresse, pour l’inauguration du studio pARPAINg. Je n’ai pas le clavier en folie, ça s’écrit comme ça.

Le détail qui tue : sur l’affiche de la soirée, les dents de la femme vampire sont faites des quatre V de VvvV, astucieux :

POSTERPARPAING

VvvV était en quelque sorte le groupe cobaye pour essuyer les plâtres d’un nouveau studio d’enregistrement. Ils ont joué leur set live, enregistrés et mixés en temps réel dans une petite control room sur un magnéto Akai à bandes. Pas de paings, rien que du pARPAINg.

AKAI500

La grande classe. Après la sensation bien rock en première partie de Frustration, avec les beats bien en avant, c’était un autre feeling : feutré, profond. Le rendu parfait pour les happenings dans les galeries d’art contemporain.

VVVV-PARPAING

En résumé :  un bon truck food avec une excellente soupe au butternut à 3 euros (quand tu penses qu’à Paris on l’aurait payée au moins 7 ou 8 euros), des basses bien présentes qui buzzent un peu auniveau du si bémol, et, l’un dans l’autre, un très bon live façon Boiler Room dans la Z.I. avec vue sur le bourg et des mecs qui tisent des binouzes.

SOUPE

Dire que pendant ce temps le reste du département matait les Victoires de la Musique à la télévision…

PS : VvvV ont fait une session photo dans les loges du Bootleg, avec les infatigables Nico Pulcrano et Ka Mi , là :

SHOOTPHOTO

Une des photos n’a pas tardé à se retrouver en photo de couverture de la page Facebook de VvvV :

PHOTONICOPULCRANOVVVV

Crédit Nico Pulcrano, donc.