Indie pop aérienne et electronica sensuelle : mix réussi pour John & The Volta. Les pieds à Bordeaux et la tête dans le futur.
Ci-dessous, une version « web friendly » (c’est-à-dire plutôt pote avec le réseau) d’un article paru dans Junkpage (numéro 25 – été 2015), et posté ici dans son intégralité, dans la mesure où le Tumblr du journal est en carafe ces temps-ci.
LA TENSION TRANQUILLE
Il s’appelle Jonathan, mais tout le monde l’appelle John. Quand son projet solo s’est étoffé, le musicien bordelais s’est entouré de musiciens, tous rencontrés à l’issue de ses propres concerts, dans des lieux qui n’existent déjà plus que dans la mémoire du rock bordelais, qu’il s’agisse de L’Inca ou du Saint-Ex.
C’est ainsi qu’est né « The Volta », référence directe à Volta, le septième album de Björk – «le disque qui m’a accompagné au moment où j’ai décidé de me lancer », dixit John.
Peu à l’aise au moment de choisir des étiquettes pour décrire sa musique (« je ne réfléchis pas à ça »), John reconnaît que son indie pop prend une tournure de plus en plus mâtinée d’esprit dance floor (« J’écoute de plus en plus de musiques taillées pour le clubbing, et faire taper les gens du pied, ça ne me déplaît pas »). Comme pour marquer le coup du virage synthétique et électronique, son premier EP Empirical a été réédité en version dite « Extended »), accompagnée de nombreux remix (Sovnger, Pianoclub, Hotel International…).
Unique référence à ce jour du label belge Talk (« une belle histoire »), le son du EP de John & The Volta a été taillé sur mesure par l’ingénieur du son Darrel Thorp, énorme pointure musicale aux références aussi impressionnantes que Radiohead, Jay-Z ou Outkast, « contacté aux gauffres ». L’audace a payé : Darrel Thorp, sollicité en plein enregistrement de l’album Morning Phase de Beck, dégage du temps pour mixer les bandes du petit Bordelais dans son studio à Los Angeles, et magnifie les compos par ses choix de mix radicaux.
A la reconnaissance studio s’ajoute celle de la scène. John & The Volta a été finaliste Inrocks Lab il y a deux ans (« cela a contribué à faire circuler notre nom dans la sphère parisienne »). Il se produit au Trianon, à la Flèche d’Or, au Café de la Danse, et est invité sur la scène de festivals sérieux (Garorock, Les Déferlantes), ce qu’il trouve « très flatteur ».
Un album doit paraître en 2016, pour lequel John prend encore son temps. « J’essaie de trouver un équilibre, explique-t-il. Je sais que je suis assez perfectionniste, et il ne faut pas que cela me freine ».
La marque de fabrique de John & The Volta : le travail soigné.
Crédit photo presse : Nico Pulcrano
Photo live : Guillaume Gwardeath pour Instagram Festival Garorock