Son créneau : les années 2000 et quelques. Twenty Something est le petit frère du label Nineteen Something, ce dernier s’étant fait connaître avec ses rééditions de la discographie de groupes tels que Les Thugs et Les Rats, mais aussi Dirty Hands, Thompson Rollets, Sixpack, etc.
Twenty Something entend sortir les albums de groupes plus « actuels ». Disons que pour caricaturer Nineteen Something se consacre aux groupes morts, et que Twenty Something se consacre aux groupes vivants composés de membres de groupes morts ! C’est Halloween tous les jours, même si ce n’est pas facile – comme l’illustre d’ailleurs la photographie choisie pour le flyer de l’anniversaire des 5 ans du label…
Car, oui, le label fête ses 5 ans : si vous êtes sur Paris, rendez-vous à L’International ce mercredi 9 novembre 2022 :

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Un CD sampler spécialement conçu pour l’occasion sera remis aux participants :

Parmi les sorties du label, j’avais pu récupérer et enfourner dans ma platine deux albums un peu à part du label : celui des Soucoupes Violentes, et celui de Nasty S. Un peu à part car Les Soucoupes Violentes sont à la fois un « vieux groupe » et un « groupe actuel » du label (un peu comme les Burning Heads, dans un autre genre) ; et Nasty S. est un projet artistique solo qui ne me paraît guère avoir vocation à tourner. Ces deux disques ont en commun d’être des compilations de reprises, et d’inclure de généreuses « notes de pochettes ».
LES SOUCOUPES VIOLENTES – 16 Potions d’Amour
C’est sur un trottoir parisien que j’étais tombé sur Stéphane Guichard, le gars qui m’a l’air d’être le principal pilote des Soucoupes Violentes. La courte discussion m’avait fait me rémémorer la seule fois où j’ai vu son groupe en concert, il y a … bien longtemps… à Strasbourg, et ça avait été une soirée intense, avec aussi Cosmic Wurst et Mega City 4 ! Je m’étais donc retrouvé l’Eastpak lesté de ce CD historiographique des Soucoupes Violentes. A l’écoute, seize potions d’amour en “audio fidelity” (pour les fidèles, donc) : un enchaînement d’interprétations digne des disc jockeys les plus aguerris, avec des reprises de Slade, Rocky Erickson, Jonathan Richman, Serge Gainsbourg, Chuck Berry, JJ Cale, Gene Vincent, Lou Reed et consorts. Essentiellement du bon jus d’archives : extraits de vinyles (label New Rose, fanzine Rock Hardi, etc.) parus à la charnière fin 80’s – début 90’s et vieilles cassettes live.
Pour cet album, Stéphane Guichard a signé de cool courtes notes de pochette, qui finissent de rendre sa démarche plaisante, modeste et instructive. Depuis, le label a en outre sorti un disque live “(presque) unplugged” des Soucoupes.
Je suis conscient de vous informer de tout cela avec retard, ce qui ne constituera donc pas, d’un point de vue journalistique, un scoop violent.
NASTY S AND THE GHOST CHASERS – Waiting for the Last Gasp of my Generation
Ceci est donc un autre CD de reprises, avec un sacré spectre de voix différentes. C’est carrément un défilé de chanteuses et chanteurs : Forest Pooky qui fait découvrir Dramarama à tout le monde, Fra (The Eternal Youth et Burning Heads) pour une super version de “Shine On” de The House Of Love (Fra est un Normand, c’est à dire déjà presque un Anglais !), Mike Begnis (Cab Drivers Story) pour une tranche de Lemonheads, Paul Smith (Dumbell) pour rien de moins que le Sex Beat du Gun Club, Erin Sims (Teenage Renegade) pour Samhain, Simon Chainsaw pour Agent Orange, Rom Tom Cat (Over The Stars) pour Jawbreaker, Macst (The Irradiates) pour Dag Nasty, Sylvain Bombled (Second Rate) pour Therapy?, Wattie (Dead End) pour les Hard-Ons, etc.
Certaines versions collent à l’original, d’autres laissant plus la place aux riffs metal, à l’approche emo, et au twang caractéristique de Nasty Samy. C’est lui, le « Nasty S. » qui a pensé tous les arrangements et joue toutes les guitares et les basses de ce “faux groupe” – car c’est ainsi que sont décrits The Ghost Chasers dans le livret de 44 pages fourni pour expliquer le projet en détails.
L’occasion de saluer la ténacité de cet activiste forcené et indéboulonnable de l’underground national : notre ami Frank Frejnik qui contre vents et marées, avec ses acolytes, continue à sortir sur ses labels les projets qu’il repère et juge intéressants. Pour l’histoire, pour la gloire, et, osons le dire, pour la France.
www.nineteensomething.fr/twenty-something/