Rencontre express avec Sweat Like An Ape, un des groupes de rock à suivre en ce moment sur Bordeaux, souvent comparés à Gang Of Four, Talking Heads, The Rapture voire LCD Soundsystem.
Leur deuxième album vient de sortir sur le bon label Platinum >> infos et player ici
Je suis allé les checker live lors de leur release party au Void (Bordeaux), le 16 mars dernier : chaleur et parfaite exécution de leur répertoire funk punk tout à fait dansable.
En principe, je leur consacrerai la rubrique « Gloire Locale », dans le journal Junkpage, le mois prochain.
Réponses par Sol (chant + guitare) et Jérôme (batterie).
Sol, tu es anglophone ?
Oui, je suis anglais ! Je suis né en Angleterre, de mère française.
Tu as un passeport britannique ?
Oui. Tu veux le voir ? Je l’ai sur moi.
Non, ça va. Je te laisse les deux années prévues avant votre sortie légale de l’Union Européenne.
Ah oui. Mais c’est bon, apparemment il y a quelqu’un qui veut bien me marier. Ça ira.
Evidemment, je te posais la question par rapport à la qualité de ton accent…
Je pense que si je n’étais pas anglophone, je me lancerais à chanter en français. Comme la plupart des gens qui font du rock, j’ai été baigné dans un rock anglophone. Mais j’ai tendance à trouver un peu dommage les francophones qui insistent pour écrire et chanter en anglais. Je trouve cela moins sincère. Moins percutant. Je ne veux critiquer personne. C’est juste dommage que, des fois, ça manque un peu de couilles. Tout simplement. OK, 70 % du rock que tu as écouté dans ta vie est en anglais, mais pourquoi ne pas chanter en français, en espagnol ou en italien ? Ça créé d’autres musicalités et je trouve ça super.
Votre nom est en anglais. C’est une expression consacrée de la langue anglaise ?
Non, ça n’existe pas. On l’a inventé. Ça vient juste de la première chanson qu’on a écrite ensemble, qui s’appelle « Ape », et dont le leitmotiv est « She makes me sweat like an ape » : « elle me fait suer comme un singe » ! Ça ne veut absolument rien dire, mais je suis Anglais, j’ai le droit !
C’était quand, ces débuts ?
Fin 2013.
OK. Quel genre de musique écoutez-vous ?
Le panel est très large. Pour le guitariste et moi, c’est beaucoup de free jazz. On écoute du post-punk un peu funky, à la James Chance, et beaucoup de musique afro. Je suis hyper fan des guitares africaines. La scène nigérienne des années 60-70, par exemple, ce sont mes guitares préférées. Quand on a débuté le groupe, j’avais vraiment envie d’aller dans cette direction-là.
Si vous sortez un deuxième disque sur Platinum Records, c’est que ça s’est bien passé jusque-là ?
Tout à fait. D’une part musicalement, et d’autre part je pense que le label est content de l’investissement du groupe. On a envie de tourner. On a envie de faire des efforts. Je pense aussi que c’est hyper confortable, que le groupe et le label soient tous les deux à Bordeaux. La proximité est hyper agréable. S’il y a quelque chose à régler, on sonne au bureau, on monte et on règle ça. Sur rendez-vous, hein.
Pourquoi avoir fait le choix du studio Amanita pour l’enregistrement du disque ?
Jérôme : Ça fait déjà plusieurs années. C’est nos copains du groupe Hot Flowers qui nous avaient chanté les louanges de Stephan Krieger et de son studio Amanita. On adore bosser avec Stephan. Il répond pile à nos attentes.
Sol : J’étais déjà fan de tout ce que j’avais pu entendre avant et qui correspondait au son Amanita : Voodoo Muzak, RWA, Shanatao, Kourgane et tout ça. Ce n’est pas le même style de musique que nous, mais ce rapport au son nous plaît. Sur disque, on cherche à garder le plus possible une énergie live, sans dénaturer le son par de la prod trop poussée.
Alors, combien de temps faut-il pour enregistrer un album de Sweat Like An Ape chez Amanita ?
Sol :
Cinq jours d’enregistrement et une journée et demi de mix. Plus quelques calages.
C’est du rapide.
On essaie d’être le plus préparés possible.
Jérôme : Et encore, comme on a super bien gazé on a pu se permettre de composer et enregistrer un morceau sur place.
Sol : C’est Safe Word, le dernier morceau de l’album.
Jérôme : Le texte est un peu déstabilisant. C’est un texte que Sol lit.
Sol : C’est un extrait d’une revue que j’ai trouvée chez Amanita. A chaque fois je me retrouve à quatre pattes dans ses cartons à fouiller dans les stocks de son ancienne activité de vente par correspondance d’éditeurs underground. Là je suis tombé sur un numéro absolument incroyable du fanzine Head Press. C’est un reportage sur un tournage SM.
Au regard de vos pochettes de disques, de vos vidéos, de votre inspiration, etc. peut-on parler de vous comme étant un groupe « arty » ?
Sol : Sans doute.
Jérôme : Pierre, le guitariste, est peintre. Il expose et il vend dans des galeries. Oscar est créateur de bijoux et évolue dans le monde de la mode. Sol est scénariste de bande-dessinée. Moi, je suis dessinateur, auteur et réalisateur. Forcément, on est un groupe arty. On trempe dans ce jus-là depuis toujours.
La priorité, ce serait le groupe ou bien vos projets artistiques individuels ?
On ne vit pas de Sweat Like An Ape. Mais on y travaille.
Album Dance To The Ring In Our Ears (Platinum / La Baleine) disponible en CD, LP et digital.
www.facebook.com/sweatlikeanape
Crédit photos de presse : Kami (About Light And Men)
PS : Vous aussi vous trouvez que c’est juste dommage que, des fois, ça manque un peu de couilles ? Vous en trouverez en suivant mes réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Instagram et Pinterest !