Pot de départ dans les bacs du disquaire Transat

Dans le numéro de sa revue paru en janvier 2022, le Confort Moderne inaugure une rubrique intitulée « Dans les bacs de Transat Disquaire » : une paire de salariés est priée d’aller fouiller dans les skeuds et chacun se doit de sélectionner et d’arborer un LP qui fait sens pour lui.

Je salue l’hommage qui a été fait par les ex-collègues de la com, qui ont demandé à deux employés sortants de se prêter au jeu : Gilou, qui quitte La Fanzinothèque à la fin du mois, et moi-même, qui en ai rendu les clés le dernier jour de décembre dernier.

Comme vous le voyez, j’ai choisi l’album Tequila du groupe Les Rats (Gougnaf Mouvement, 1987 – à l’époque, « il s’est vendu comme des sachets d’herbe à l’îlot Chalon », d’après les souvenirs du chanteur Patrice dans Nyark Nyark)

La réédition par Nineteen Something que j’évoque est disponible sur le big cartel du label (17 € prix port compris pour la France, dépêchez-vous : il en reste moins de dix en stock) et, selon l’expression consacrée, chez tous les bons disquaires.



Frank Frejnik m’a confirmé l’exactitude de ce que je me raconte, et m’a même envoyé une photo de l’illustration originale qu’il était allée débusquer dans les archives de Pierre Ouin (conservées par sa soeur Béatrice si je ne me trompe pas). L’inoubliable créateur des aventures du punk toxicomane Bloodi (et sa petite rate Riquette) est décédé en 2015.

Je me souviens que j’avais d’abord « testé la marchandise » en achetant le 45 tours « Téquila » ( avec « A l’échafaud (live) » en face B), avant d’investir – durablement – dans l’album. J’avais vu le groupe en concert la même année, à la halle aux grains de Bagnères-de-Bigorre, dans des conditions particulièrement chaotiques :

Notons le bon choix de Gilou avec Zeke. J’ai deux souvenirs d’eux : au Covered Wagon Saloon de San Francisco, avec bagarre dans le public et des go go danseuses à forte corpulence en action sur les comptoirs, et au Fury Fest (l’ancêtre du Hellfest) un ou deux ans plus tard, cette fameuse année où Slipknot avait déclenché une ambiance quasiment émeutière, Zeke, sans doute pour ne pas avoir à rétrocéder à l’organisateur un % de ses ventes de merchandising, avaient improvisé un stand clandestin de disques et T-shirts, à même la poussière des allées du festival, à la manière d’astucieux Sénégalais spécialisés dans la vente de tours Eiffel miniatures, singulier spectacle.

Pour se rendre au Confort Moderne et fouiller dans les bacs du disquaire Transat, ça se passe au 185 rue du faubourg du pont neuf, à Poitiers.

Photo : Alexia Toussaint